On continue la série "du comics au cinéma" avec
The Dark Knight de Christopher Nolan, les dernières aventures du Batman nouveau, nouveau segment initié avec
Batman Begins. Je ne ferai l'affront à personne de refaire une bio de la célèbre chauve-souris de DC Comics, hein, on la connait tous. Néanmoins, cet article fera sans cesse la comparaison entre
The Dark Knight et le
Batman de Tim Burton. Pourquoi ? Car tous deux mettent en scène THE méchant de Batmon, le Joker.
Ceci est la version 2 de mon article. Pourquoi donc ? Car j'avais écrit mon premier sur mes souvenirs du premier
Batman. Heureusement, ma conscience professionnelle (hum) m'a incité à le regarder avant de publier l'article, et j'ai eu raison.
Disons-le tout de go : c'est un très bon film, mais. Le regretté Heath Ledger est un excellent Joker, c'est vraiment dommage qu'il ne puisse réendosser le rôle (forcément, à 6 pieds sous terre...), quoiqu'avec le maquillage... Bon, cessons cet humour de mauvais goût, la prestation du comédien est excellente, même meilleure que celle de Nicholson à l'époque. Il faut dire que le nouveau Joker met davantage en avant son côté sombre, créant un personnage plus complexe (cf le mystère plannant sur ses cicatrices) que le premier Joker. On y pert un peu son côté cabotin et "artiste" de l'acide. Il reste le coup du crayon magique (absolument génial), ou son déguisement d'infirmière, mais voilà, il manque un petit quelque chose de folie pour qu'à mon goût le personnage soit parfait. Beaucoup de monde (notamment Kevin Smith) poussent pour que Ledger soit oscarisable, je les soutiens à 100%, sa prestation est géniale. Christian Bale se débrouille pas mal en Bruce Wayne, mais sa grosse voix de Batman tranche un peu avec le personnage, je préfère de loin le côté calme et suave d'un Michael Keaton.
Visuellement, la grosse différence entre les deux films concerne l'ambiance. On est dans une grande ville américaine classique, pas dans Gotham City. Les décors sont jolis, high-tech, sympas, mais on est bien loin de l'ambiance gothique tendance steampunk de Burton. Il s'agit je suppose d'un parti-pris du réalisateur : Burton nous place dans le monde de Batman, Nolan met Batman dans notre monde. Après, chaque solution a ses avantages et ses inconvénients : la Gotham de Burton est plus jolie mais devenait vite étriquée (on dirait que la parade se déroule dans une ruelle), les grandes avenues bordées de gratte-ciels sans fin laissant au
Batman de Nolan de la place pour faire le show.
L'autre méchant du film, c'est Harvey "Two-Faces" Dent. Il s'agit principalement de sa "naissance" plus que d'être un véritable méchant. Il faudra voir ce que va produire Aaron Eckhart dans le prochain épisode (après tout, on ne sait pas s'il est mort ou pas), car il n'a été que peu exploité en Two-Faces... mais ça va être difficile de faire mieux que le toujours impeccable Tommy Lee Jones, qui avait été excellent dans ce rôle. On devrait avoir un personnage plus sombre, moins cabotin, à la manière du nouveau Joker.
Niveau visuel, du très bon, bien que l'ensemble soit relativement soft dans le côté surenchère (pour un blockbuster d'été, s'entend). Par contre, la bande son pèche par... son absence, je veux dire par là qu'on ne la remarque pas. C'est fort dommage, car elle est pourtant signée par Hans Zimmer. Ah et à ma plus grande joie, on ne devrait plus avoir cette tare d'immonde Batmobile dans le prochain opus !!
Mais surtout, en dehors de l'aspect visible que j'ai évoqué jusque là, il y a le fond. Et là,
The Dark Knight est gagnant sur toute la ligne. On commence par un Batman travaillant en collaboration avec la police via notre ami Gordon, un Batman envoyé tel un James Bond "extrader" un ressortissant chinois à Hong-Kong, bref, il est vu comme le super agent secret des USA. Le procureur fédéral Harvey Dent veut nettoyer Gotham de la pègre, Wayne y voit un Chevalier Blanc capable de ramener la paix dans Gotham. Mais seulement voilà, le Joker met à mal le trio justicien Batman/Dent/Gordon notamment en tuant Rachel Dawes (mais si, Katie Holes/Maggie Gyllenhaal, la chérie de Wayne, et celle de Dent maintenant) transformant Dent, le bras de la justice de Gotham, en Two-Faces, se vengeant des flics corrompus et de mafiosi à grands coups de pile ou face et de revolver. C'est ainsi qu'après avoir stoppé Dent notre chauve-souris se portera volontairement comme responsable des actes de Dent afin de Gotham en fasse un héros et ne retombe pas dans sa noirceur. Et Batman de devenir une bête pourchassée sur un monologue de tout frais Commissaire Gordon/Gary Oldman (voir ci-dessous).
Wayne vit une véritable chute aux enfers qui se traduirait par un "et si je faisais plus de mal que de bien" ? Car le dilemme de Batman est là : l'apparition du Joker, employé par les mafia pour tuer Batman, va entraîner la mort de moult citoyens, bien plus que la "simple pègre" n'en aurait fait. Au début du film Batman fait face à de faux Batman voulant l'imiter, et qui finalement se feront zigouiller à la plus grande joie du Joker. Encore des morts sur la conscience. Mais surtout, c'est la "déclaration de complémentarité" du Joker envers Batman qui va lui faire mal : l'un a besoin de l'autre pour exister. Par cela, Batman ne peut pas être le héros de Gotham, il attire la mort.
Alors, faut y aller, faut pas y aller ? Bien sûr qu'il faut y aller ! Cette réinterprétation bien plus sombre des aventures de Batman est réellement enthousiasmante, mais attention, elle n'est pas faite pour tous : le film est vraiment sombre, et ne plaira pas à ceux qui veulent voir un Batman sautillant et tout plein de couleurs façon Joel Schumacher. Mais rien que pour l'interprétation de Ledger, ça vaut le coup !
Sur ce, je vous laisse sur le monologue final du commissaire Gordon :
"He's the hero that Gotham deserves, but not the one it needs right now... And so we'll hunt him... Because he can take it... Because he's not a hero... He's a silent guardian, a watchful protector... A Dark Knight."
The Dark Knight (2008)
Réalisé par Christopher Nolan
Avec Christant Bale, Michael Caine, Heath Ledger, Maggie Gyllenhall, Morgan Freeman, Gary Oldman et Aaron Eckhart.
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